Conséquences psychosociales du confinement. Quelques conseils :
Hygiène de vie
Nous vivons dans un environnement « restreint » où le domicile devient notre lieu de vie principal (lieu de travail, de scolarisation, de détente, de convivialité, de jeux, de sports, etc.). Dans un univers limité sur de nombreux aspects, notre routine, élément pourtant sécurisant au quotidien, peut être tellement accentuée au point d’en devenir pesante.
Les conséquences peuvent être multiples :
- Stress et anxiété: menace invisible du virus, sentiment de perte de contrôle,
- Tristesse et déprime,
- Sommeil déréglé (dû au manque d’activité physique),
- Mode de vie désorganisé: habituellement rythmé par nos habitudes, notre mode de vie actif a dû être radicalement reconsidéré,
- Activités sportives considérablement réduites: loisirs, modalité de travail, sorties réduites.
Il est alors important de rythmer nos journées avec des objectifs pour se recréer un cadre de vie sécurisant.
Pour cela, voici quelques conseils :
→ Rythmer vos journées : tentez tout d’abord de vous lever et vous coucher à des heures plus ou moins fixes. Vous pouvez également faire un planning de vos journées (rangement, ménage, cuisine, activités, etc).
Enfin, essayez de différencier la semaine du week-end en fonction des activités par exemple ou des rituels quotidien (ex. le week-end je me lève plus tard). Avoir l’œil sur la montre, faire du sport, sortir avec les amis, s’occuper des enfants et de son couple, gérer les tâches ménagères, travailler, être dans les embouteillages… voilà le train-train quotidien de nos vies trépidantes qui sont habituellement chargées de tout type d’activité…
Trop chargées peut être ? Dans une société qui valorise l’activité incessante au détriment du repos pourtant indispensable à notre bien-être physique et psychique.
→ Le confinement est l’occasion de prendre du temps pour soi : flâner, rêver, faire des siestes et même ne rien faire et découvrir de nouvelles activités (relaxation, méditation, exercices de respiration). Pratiquer la respiration en cohérence cardiaque a des effets bénéfiques sur votre bien-être puisqu’elle permet de réguler votre stress. Pour vous aider, l’application Respirelax ou des vidéos sur Youtube, sont des guides disponibles dans cette pratique quotidienne.
Le confinement peut générer de l’angoisse chez tout un chacun, ce qui est normal ! Acceptez vos émotions désagréables et manifestez de la compassion envers vous-même et les autres.
→ N’hésitez pas à limiter votre temps d’exposition aux écrans (téléphone, télévision, ordinateur) et surtout aux médias et dans la mesure du possible, pensez à maintenir une alimentation équilibrée et à limiter votre consommation d’alcool et de café.
Vie sociale
La diminution contraintes de nos relations sociales liée au confinement peut générer isolement et sentiment de solitude, que l’on soit seul ou regroupé au sein du même foyer.
→ Conserver un lien social s’avère de ce fait très important !
Contactons nos proches, de préférence en privilégiant les appels téléphoniques ou visio comme Facetime ou Skype (plutôt que les SMS et les mails) afin de favoriser l’échange et la communication. C’est aussi l’occasion de profiter de cette période pour reprendre le contact avec des personnes de notre entourage parfois perdues de vue… tous à nos carnets d’adresses !
N’oublions pas que tout le monde n’est pas équipé en outil numérique et informatique (smartphone, ordinateur…) pour nous relier au monde extérieur, alors veillons à échanger avec nos voisins qui peuvent être seuls en respectant les gestes barrières (distance sociale).
→ Développer des formes de solidarité
Si conserver un lien social est nécessaire pour notre bien-être, la solidarité est tout aussi importante en cette période !
C’est donc l’occasion de redécouvrir une valeur clé de notre société en se montrant solidaires: entre voisins (déposer des courses par exemple).
À l’heure où le numérique a modifié nos rapports sociaux, la crise du covid-19 vient nous rappeler que nous avons avant tout besoin d’un contact réel avec nos pairs et que le contact virtuel ne remplacera jamais ce besoin essentiel. En effet, une caractéristique de notre espèce humaine est que la vie sociale nous est indispensable pour notre survie : nous sommes des êtres interdépendants, c’est-à-dire dépendants les uns des autres et ne sommes donc pas faits pour vivre seuls.
→ Ne pas s’oublier
Bien que la vie sociale soit primordiale, l’intimité l’est tout autant. En effet, si vous êtes confiné avec votre conjoint(e) et/ou vos enfants, ou encore d’autres membres de votre famille ou amis, essayez de prendre du temps pour vous afin de vous occuper et vous retrouver uniquement avec vous-même.
Vie familiale
La vie familiale… voilà un domaine qui nous paraît si familier (osons le jeu de mots !) et pourtant il n’en reste pas des moins déstabilisé par le confinement et pas si simple à vivre mine de rien.
Dans notre vie à mille à l’heure, nous nous plaignons parfois de ne pas avoir assez de temps à consacrer à notre famille car cet aspect de notre vie est partagé avec un tas d’autres domaines (travail, loisirs…). La crise du covid-19 donne une toute autre place au contexte familial, nous contraignant à vivre en famille restreinte… L’occasion de (re)découvrir un nouveau lien.
→ Organiser les journées et les tâches de chacun :
Concilier scolarité des enfants, loisirs, vie de couple… pas évident de se retrouver soudainement apprenti professeur, parent et conjoint. Pour vivre sereinement cette période, rappelons qu’il est important de consacrer un emploi du temps avec des plages horaires spécifiques dédiées à l’enseignement, aux activités de loisirs et d’occupation des enfants, à la vie de couple.
→ Communiquer clairement avec l’entourage et partager
Abordons justement la vie de couple. Alors qu’habituellement, nous choisissons le temps passé avec notre moitié, nous sommes aujourd’hui contraint de nous côtoyer, ce qui peut générer quelques tensions. C’est d’ailleurs l’occasion de prendre du recul et de s’ouvrir à l’autre. Il est important de bien communiquer avec son/ conjoint(e) et de respecter l’intimité de l’autre.
Un avantage du confinement est de redécouvrir certaines activités de partage souvent négligées (jeux de société, film, jouer dans le jardin…) et de faire preuve de créativité.
Se retrouver à plusieurs pendant des semaines dans un espace restreint associé au facteur anxiogène de ce virus peut mettre à mal l’entente familiale. Un tel contexte est notamment propice aux disputes aussi bien dans le couple qu’avec les autres membres de la famille. Il est susceptible même de générer des violences familiales de tout type (verbales, psychologiques, physiques) voire d’exacerber celles déjà existantes.
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Témoin ou victime de violences conjugales, contactez le 3919.
Témoin ou victime de mauvais traitements, contactez le 119.
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Vie professionnelle
Nous pouvons subir une perte d’activité en raison du chômage partiel, susceptible de créer une sensation de vide.
→ Recréons-nous un cadre de vie temporaire pour s’adonner à de nouvelles activités. Les activités de relaxation, méditation citées ci-dessus peuvent être une réelle découverte. Mais il peut s’agir d’activité de jardinage si vous avez la chance d’avoir un espace vert, ou de prendre le temps de trier, ranger nos foyers.
Quant aux bénéficiaires du télétravail, la charge de travail peut sembler lourde quand on se retrouve seul face à son ordinateur. Il peut parfois être difficile de faire la séparation vie professionnelle/ vie personnelle et dans ce cas, on a du mal à se déconnecter.
→ Nous vous conseillons de créer un espace de travail afin de faciliter la séparation des sphères privées et professionnelles. Pensez également à faire des pauses et à prendre du temps pour des activités de plaisir. Enfin, n’hésitez pas si c’est possible à contacter vos collègues pour échanger sur vos travaux respectifs.
Difficultés économiques
Les personnes placées au chômage partiel vont subir une baisse de revenus. En cette période de crise, nous pouvons en profiter pour faire le point sur notre budget et pourquoi pas le moduler. Aussi, il faut se dire qu’étant en confinement, nous dépensons moins d’argent.
En cas de difficultés budgétaires, le service social reste à votre disposition pour vous apporter une analyse, une expertise et des solutions adaptées.
N’hésitez pas à demander de l’aide !
Article écrit par l’équipe de CS Conseil: ASS et psychologue, 6 avril 2020